DANS MON PLATEAU MONT-ROYAL SE TROUVE SEBA 273 AKA DJ BURT COKAIN

Dans mon quartier se trouve?

DANS MON PLATEAU MONT-ROYAL SE TROUVE SEBA 273 AKA DJ BURT COKAIN

DANS MON QUARTIER SE TROUVE?

seba273

DANS MON PLATEAU MONT-ROYAL SE TROUVE SEBA 273 AKA DJ BURT COKAIN

Seba 273 est un artiste polyvalent. On le connait en tant que MC principal du groupe Gatineau et du groupe Cargo Culte. Il a fait également plusieurs collaborations sur quelques albums dont celui de Pawa up First, La Carabine et Poirier. My Urban Map a réalisé une entrevue avec cet artiste aux multiples talents, on parle de son retour en mode solo et du retour du groupe Gatineau.

Raconte-nous d’où viens ton nom d’artiste soit Seba 273 et ce qu’il veut dire ?

S aka DjBC: J’ai rencontré Dj Horg au Seba puis il m’a invité chez lui, autour de sa maison, il y avait tout partout des « Horg » de tagué. Je lui ai donc demandé qu’est-ce que ça voulait dire. Il m’a répondu que c’était lui, son tag, j’ai alors commencé à taguer sur le champ. Au départ, j’ai pris le nom ANDE en référence à Andy Warhol. Je n’étais pas capable de taguer un Y, hahaha donc plus tard j’ai pris le nom ARTCORE puis ensuite BASE mais je me suis fait prendre par la police donc j’ai mis BASE à l’envers ce qui a fait SEBA. Bref, Horg, Bone, Mèche, C-drik et moi, nous passions nos soirées à taguer dans les rues. À la base, je faisais du beatbox et C-Drik « freestylait » tout le long dessus, on taguait énormément et on passait beaucoup de temps chez Horg. C-drik rappait sur les beats de Horg, je dropais du beatbox, dans ce temps-là, j’étais considéré comme un des meilleurs « beatboxer » de Montréal.

Finalement, pour le chiffre, ça ne veut rien dire mais ça rime. Dans les années 70, les tagueurs de NY ajoutaient le chiffre de l’avenue sur laquelle ils vivaient alors c’est un peu un hommage à cela. À mon grand malheur, j’ai réalisé après quelques temps que Seba était le début du nom de Sébastien…

Tu maîtrise l’art du Beatboxing, du graffiti, tu es également un Mc, beatkmaker et même un DJ. Est-ce qu’il y a un domaine parmi ceux-là que tu préfères, un domaine où tu as l’impression de mieux performer ou te démarquer un peu plus ?

S aka DjKC : J’adore être DJ, c’est vraiment ce que j’aime le plus. On est caché derrière les chansons des autres, il n’y a pas de temps mort, on met juste des tounes pour danser. Je me démarque par ma voix, avec mes raps, ma façon de dire les choses de performer et de rapper. C’est là que je suis le meilleur, c’est d’ailleurs dans ça que je mets le plus d’énergie en ce moment, en écrivant beaucoup de textes à chaque jour, en pratiquant mes freestyles chez moi et en fréquentant plusieurs événements significatifs de la scène comme les End of the Weak et le Cypher. D’ailleurs, c’est lorsque que j’étais le Dj engagé par le Divan Orange pour les End of the Weak l’été passé que je suis retombé dans le rap, dans l’art d’écrire. Ça m’a redonné le goût de faire du rap, j’ai travaillé sur mon solo depuis le printemps 2015 mais ça n’avançait pas vraiment. Depuis EODUB, je mets beaucoup plus d’énergie dans ma musique, j’avais fini par oublier que j’étais un MC et définitivement une bête de scène. Depuis 2 mois, j’ai retâté le terrain, la scène avec quelques événements de poésie comme les Slam Sessions, au Quai des Brumes et Solovox. C’est là que j’ai recommencé.

Dans le début des années 2000, nous t’avons connu avec le groupe rap Gatineau ainsi que le groupe Cargo culte. Quels ont été tes meilleurs moments dans ces groupes ? 

S aka DjBC : La tournée en France avec Gatineau ! Toute la tournée avant le disque. Je garde pratiquement que des bons souvenirs avec Gatineau. Je revois les gars dernièrement et j’ai réalisé que 40% de toutes les fois que j’aie ri dans ma vie, c’était avec ces mecs. KEUK est probablement le gars le plus drôle et weird que je connaisse. Pis BURNE, même s’il ne fait que drummer, est un maître des jeux de mots. Beaucoup du génie lyrical du band vient de lui. Le nom « The Christ Is Right » vient de lui. Je n’y aurais même pas pensé. J’avais écrit des bouts de phrases que je lui ai chanté. Il m’a regardé et a dit : The Christ is Right !  J’ai trouvé ça tellement génial que j’ai pris ça comme titre et vu que le titre était tellement génial, je me suis forcé à finir le texte. Je ne finis pas toujours tous mes textes. Sans le drummer, il n’y aurait jamais eu cette chanson.

Mais bref, c’était cette confrérie, apprendre chacun de l’autre. Moi et Dom Hamel on partageait beaucoup afin de bien performer. Il m’a apporté beaucoup pour la préparation, respiration, se mettre dans la lumière quand je rappe. Moi je lui ai appris à virer complètement fou etc…

Ce que j’ai le plus aimé c’est de pouvoir avoir accès à cet espace de folie où je pouvais aller très loin sur scène et sortir beaucoup de mes démons. Je ne pense pas pouvoir aller aussi loin dans l’avenir.

Avec Cargo Culte, ça a été de travailler avec des gens équilibrés et talentueux. Il y avait beaucoup de calme, de douceur et d’amour en studio. Les gars allaient faire du yoga avant d’arriver en studio.  C’était excitant de travailler avec des légendes. SABS en studio et sur scène, je les regardais en me disant : je ne peux pas croire qu’eux c’est mon band ! Wow.  Bref, ça a été une période de gratitude à tous les niveaux avec eux. Ma vie personnelle et professionnelle. Je débutais en tant que DJ et j’avais la copine que j’ai aimé le plus de ma vie à cette époque. C’était merveilleux. Je rêve encore d’un deuxième Cargo Culte…

En ayant travaillé avec 2 groupes et étant solo en tant que Mc et Dj, est-ce plus facile de travailler solo ou aimes-tu mieux le travail de groupe ? Quels sont les différences, les éléments positifs et négatifs entre les 2 ?

S aka DjBC : Solo ça avance plus.  Je peux passer deux semaines sur un beat, un texte à l’écouter en boucle. C’est mon univers que je développe. Avec des bands, si tu as une idée, tu es obligé d’attendre des semaines et des mois des fois afin de l’exprimer. C’est ça qui m’a fait aller vers le solo. Puis avec des bands, si un membre ne peut pas faire un show, tu ne peux pas le faire. En solo, tu remplaces le dude. C’est un peu ça que je veux faire à l’avenir.  Je suis aussi solitaire. J’aime ça « gosser » sur des sons et ça permet de m’exprimer.  Par contre, un band a un son plus large, peut faire évoluer une chanson. C’est un travail où tout le monde est au service de la chanson. Des fois, mes beats solos, ça plafonne beaucoup. Il y a des sons que je n’arrive pas à trouver, à créer et c’est frustrant.   Mais au moins quand tu soumets ta toune à un réalisateur, ton univers y est. Tu n’as pas besoin d’expliquer ce que tu veux. C’est là.   Mais pour mon solo, ce que je veux c’est être accompagné d’un DJ seulement, rapper toujours sur le même beat. Des bands des fois ce qui énerve c’est que parfois ça devient différent en show. C’est un avantage et un désavantage. Ce qui commence à me fatiguer de rapper avec un gros band derrière c’est que je suis toujours obligé de crier et donc de pousser ma voix. Ça fait que j’ai l’air de chanter dans rage Against the Machine, on me compare souvent à Biz. Ça m’énerve. Bref, avec un DJ pis un beat classique, je pourrai être plus posé.

En plus de créer de la musique, tu es également impliqué dans un projet avec les jeunes. Peux-tu nous expliquer ton rôle dans ce projet ?

S aka DjBC : J’enseigne le rap aux jeunes. J’explique c’est quoi une mesure, comment trouver l’inspiration, retravailler les textes, la différence entre les flows style trap et boom bap. J’enseigne l’importance de faire des refrains etc.  C’est vraiment hot. J’enseigne souvent avec une ex-membre de La Gamiq. Allo Burry So!

Mais ce n’est pas toujours facile. Les jeunes sont pokés des fois. Il y a beaucoup d’énergie de mis pour des petits résultats. Mais je crois que les jeunes gardent en tête et en eux les notions que l’on leur partage. C’est un peu ces cours qui m’ont ramené vers le rap. J’ai eu une prise de conscience. Avant, je balançais souvent entre le Rock/Punk et le Hip-Hop. À partir du moment où je me suis mis à enseigner, j’ai décidé de juste consacrer ma vie au Hip-Hop et à ne plus perdre mon temps avec les autres styles musicaux. J’ai raffiné mon look, mon style, mes intérêts, je me suis mis à faire des beats, j’ai épuré mes DJ sets en enlevant tout ce qui est rock etc… Ça a changé ma vie.  J’ai appris encore plus qu’eux je crois.

Tu prépares actuellement un nouvel album solo au sonorité « Boom Bap Oldschool », parle nous de ce projet et du style de contenu que tu vas élaborer dans ton album ?

S aka DjBC : Dernièrement, j’ai vécu beaucoup de déceptions émotives. Alors il va en être question. Mais je trouve ça d’un ennui total comme sujet. Mais bon.   Avec ce solo je veux réapproprier ma voix. On m’a trop souvent comparé à Biz des Loco Locass puis j’en ai marre. Ce sont des amis, mais un moment donné… Bref, un gros travail se fait au niveau du flow. Je me rapproche plus de Q-tip et de Snoop Dogg. J’ai un flow très espacé, libre, avec des trous. Un flow vraiment gelé au ralenti. Avant je rappais trop rapidement. Mon flow vient aussi des séances de freestyles que je fais chez moi.  Quand tu freestyle c’est « tough » de penser aussi vite que si tu lis/rappe ton texte déjà appris par cœur. Alors mon flow est le reflet de la vitesse de ma pensée quand je freestyle. Pis j’aime vraiment ça.

Pour continuer, j’en avais marre d’être comparé à Rage, Beastie ou aux Loco. Je veux faire un projet hip hop boom bap classique. J’ai toujours voulu faire un album rap classique. Mais j’ai toujours travaillé avec des formations dont le son n’était pas vraiment ça. Ça m’a toujours fait de la peine qu’on dise que je ne fais pas du vrai rap. Même si je suis d’accord avec ça. J’écoute que du vrai rap, et vraiment, c’est une honte de dire que Gatineau ou cargo Culte est du rap. Ce sont mes formations oui, mais je suis puriste. Bref, je veux me faire plaisir en faisant du vrai rap, un album boom bap 90’s.  Ça va me tenter de faire de quoi à la Stromae ou Philippe Katerine un jour. Mais il faut que je fasse un vrai disque de vrai rap. Pour l’album, j’ai commencé à travailler avec Dj Horg. J’ai les textes et les beats chacun de leur bord. On va tracker de quoi à son retour de tournée début juin.

DJ Burt Cokain c’est également ton nom de DJ, pourquoi ne pas avoir garder Seba273 et pourquoi avoir choisi ce nom de Dj ?

S aka DjBC : J’ai toujours détesté Seba !!!   Ça fait trop cute. Ça n’a pas rapport. Je voulais de quoi du plus Anglo et international. Je voulais démarquer le MC du DJ.  Puis le jeu de mot est cool.  Encore une fois, ça énerve parce que cokain, je ne fais pas de poudre ! Mais bref, je me suis fait plus de contacts avec ce nom à travers le monde que si j’avais gardé seba.

Quels sont les endroits où nous pouvons venir écouter ton son lors de tes soirées en tant que DJ ?

S aka DjBC : En ce moment je mixe au Monsieur Smith les vendredis soir dans Hochelaga. Le staff est hallucinant et très participatif. J’y suis vraiment heureux. Les clients sont merveilleux.  Ça lève en « tabarnak » en plus!   Faut vraiment venir faire un tour. Mais vraiment. Pis si tu me demandes du Justin Bieber ou du Beyoncé, on a la chance de devenir amis moi et toi.

Gatineau reviens actuellement sur scène, à quoi pourront nous nous attendre cette année, est-ce seulement pour les retrouvailles ou allez-vous continuer de pousser le groupe ?

S aka DjBC : Au début c’était des retrouvailles. Bien on en avait aucune idée en fait. On voulait juste célébrer les 10 ans du band. Pis en jouant on s’est rendu compte que beaucoup de nos vieilles tounes étaient de la grosse « marde » alors on s’est mis à les réarranger. Bref, 45% de nos vieilles tounes sont rendues avec des nouveaux beats, j’ai changé des bouts de textes. Il y a même une chanson qui est en fait issue de deux tounes différentes. C’est un dytique. Deux textes et deux beats en une toune ! Il y a une autre toune dont on a changé le beat pis que j’y ai ajouté tellement de nouveau bout de textes qu’il ne reste que le titre original et un couplet sur trois. Au rythme où on va, je crois qu’on va probablement rentrer en studio d’ici un an. On va voir après l’été. On devrait tenter de se faire une démo et courtiser les maisons de disques. Je pense que ça vaut la peine d’allé plus loin que juste un retour. Mais l’idée au début c’était surtout de se revoir en tant que chums, pour faire de la musique parce que c’était triste de ne plus se voir. On a eu deux pratiques l’été passée juste pour le trip de jouer entre boys sans but. J’ai rappé une 16 barre seulement sur une pratique de 4 heures. On a juste joué comme des chums. Ce n’était pas Gatineau, mais bien trois amis qui gosses sur des instruments.  Bref, le retour de Gatineau c’est surtout ça. Trois chums qui aiment jouer ensemble et qui le font pour le plaisir, pas pour être nostalgique ou dans l’air du temps. On le fait pour nous.

Finalement, quels sont les prochain projets ou événements pour SEBA 273 et Dj BURT COKAIN ?

S aka DjBC : Gatineau sera aux Francofolies, un show extérieur le 12 juin prochain et le 11 juin, je serai en tant que DJ au Shag aux Francofolies. Sinon pour le reste, j’attend les SUBS et je continue de composer et de créer sur des beats.

Francofolies : http://www.francofolies.com/programmation/concert.aspx?id=13032

Vidéo de Gatineau – Pow Pow t’es mort (2007)

 

Dj Burt Cokain : 
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Gatineau : 
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Entrevue par : Andrée-Anne Bohémier (MyUrbanMap)

 

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